Devant l’étrave, désormais, l’océan atlantique. Avec des sensations neuves pour un équipage habitué au clapot court et lancinant de la Mer du Nord. C’est désormais une houle longue et puissante qui berce le voilier et qui lui lance comme un appel à la chevaucher par-delà parallèles et méridiens. Un dernier obstacle cependant avant la liberté du grand large : la traversée du Golfe de Gascogne et sa météo souvent capricieuse. C’est en son milieu que les fonds remontent de 4000 à 300 mètres, créant une mer volontiers chaotique… Pour l’heure, le vent se maintenant résolument au Sud-Ouest, Florestan goûte aux charmes d’une navigation plus douce, le long des côtes de Bretagne Sud, au gré des îles et des estuaires de rivières, attendant le moment propice pour entamer les 72 heures de mer qui le séparent de l’Espagne.
C’est à l’occasion de l’un de ces détours champêtres que nous avons eu le grand plaisir d’accueillir Bernard Foccroulle à bord de notre voilier. Amoureux de la Bretagne, le Directeur général du Festival d’Aix-en-Provence aime s’y ressourcer et y composer, loin de l’axe Bruxelles-Paris-Aix qu’il emprunte habituellement. La conversation s’engage rapidement sur Music Fund et son projet alliant culture et développement. La responsabilité de l’Occident dans le renouvellement des relations avec le Sud, le dépassement des vieux schémas coloniaux au profit d’échanges créatifs et innovants, l’impact d’une telle approche sur le vivre ensemble dans une Europe multi-culturelle : autant de questions qui passionnent cet artiste, intellectuel et penseur de premier plan, et que nous avons recueillies dans une interview que nous diffuserons très prochainement. Pour l’heure, Florestan pointe l’étrave vers le Sud et les côtes de Galice. Silence radio pour trois jours donc. Mais nous vous invitons à suivre notre progression via la balise et vous retrouvons très bientôt pour le premier épisode de notre séjour ibérique.
Jérôme et Alexandra