Playlist n°9: Les copains d’abord

Le groupe Outhere Music s’associe au projet humanitaire et culturel de Music Fund et confère au voyage du Florestan sa dimension sonore. Régulièrement, nous vous proposons la « playlist du bord », résumé subjectif et sonore des émotions, des sensations et des échanges qu’autorisent un grand voyage sur un petit voilier…

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« Pour moi, la navigation, c’est surtout les rencontres du hasard avec tous ceux qui errent sur les mers – et il y en a ! – avec des compagnons qui sont partis avec le vent en poupe et l’ont reçu dans le nez, qui en ont vu de dures, qui adorent ça et le racontent sans en faire un plat. » (Patrick Van God)

À Patrik, Monika, Oliver et Cassandra

Dans l’imaginaire collectif, la navigation à la voile est immanquablement associée à la solitude des grands espaces, et plutôt affaire d’autistes et de misanthropes en rupture avec la société. Ceux qu’on appelle communément les « voileux » n’hésitent pourtant pas à se rassembler. Certes, la mer est sillonnée par quelques loups solitaires fuyant tout contact humain. Certes, tous les voyageurs partagent un même amour pour les endroits reculés et les mouillages isolés. Mais par-delà l’introspection qu’offre le miroir de la mer et l’absolue nécessité de se créer un coin d’intimité dans un espace de vie qui en offre si peu, surgit le besoin de sortir de soi, de rencontrer l’Autre, de nouer des liens. Ainsi une longue traversée n’a-t-elle de sens que parce qu’elle se termine autour d’un verre, dans le réconfort de l’amitié naissante. Et l’on s’invente alors une nouvelle famille, solidaire, folle et joyeuse, animée par une même envie d’aller voir ce qui se passe ailleurs, derrière la ligne d’horizon. « Où es-tu, mon pays adoré ? Je t’ai cherché, pressenti, mais jamais connu! » Parfois, les chemins du vent apporteront une réponse à ce questionnement existentiel du poète-voyageur. Souvent, celui-ci n’aura d’autre choix que de lever l’ancre et continuer à chercher. Et comme pour conjurer le sort, il saluera d’un simple geste de la main ceux qui lui auront apporté, si loin de tout, un peu de chaleur. Pour ne pas dire adieu.

Allüberall und ewig blauen licht die Fernen! (« Partout et éternellement, l’horizon sera bleu! ») / G. Mahler, Das Lied von der Erde: Der Abschied

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